Archive | juin, 2011

Votre mission si vous l’acceptez…

29 Juin

Ô fidèles lecteurs, je me dois de vous prévenir que je pars dès demain pour une expédition dont je ne reviendrai peut-être jamais… Sauf que qui dit « expédition dont je ne reviendrai peut-être jamais » dit absence d’internet (sinon ça perd de son caractère aventureux). Donc prévoyez une absence d’articles pour au moins les 15 prochains jours.

Mais j’ai eu une idée : je ne doute pas que vous êtes vous aussi des bloggeurs en herbe alors votre mission pour les prochaines semaines (pour celles et ceux qui sont motivés) : écrire un article sur un sujet qui vous tient à coeur (et un minimum en rapport avec le blog… même si la reproduction des bigorneaux en Bretagne au XV ème siècle est un sujet hautement intéressant…)

Envoyez vos articles à :  lespiplettespoilues@hotmail.fr

à défaut, si vous avez des sujets que vous aimeriez voir traités mais que vous êtes des quiches en rédaction, faites-en moi part !

Enquête intégrale et boules à zéro (3)

28 Juin

Si vous n’avez pas suivi les précédents épisodes, c’est par ici (pour la partie 1) et par là (pour la partie 2).

Partie 3 : As-tu assez de couilles pour te les raser ?

Troisième volet de cette enquête exclusive :

c’est le moment de faire tomber les caleçons !

Et nous allons parler d’un phénomène beaucoup moins médiatisé que celui de l’épilation intégrale et finalement très intéressant à mettre en perspective avec cette pratique : le rasage des testicouilles.

La découverte du phénomène m’a stupéfaite.

Pourquoi ? Je n’y avais tout simplement jamais pensé.

Sur 11 garçon interrogés, 5 l’avaient déjà fait (dont 3 qui le faisaient régulièrement).

La réaction des filles au phénomène (tirées du sondage) est d’ailleurs assez unanime : « Ni dérangeant ni nécessaire sauf en cas de pilosité extrême », « bof bof c’est pas nécessaire », « un peu ridicule », « un peu poussé », « c’est étrange », « ça m’est égal mais j’aime pas trop les poils quand même »,  « je suis pour que les hommes s’épilent torse, dos par exemple car les poils sur un homme c’est devenu disgracieux. Cependant, s’ils se rasent les bourses, je pense qu’ils éradiquent leur dernière trace de virilité. Enlever les poils visibles mais pas les autres », « ça ne me semble pas vraiment utile (sauf en cas de très très très grosse pilosité peut-être) et surtout compliqué (à faire et à entretenir) », « Aucune virilité ».

Parmi toutes ces remarques une donnée est particulièrement intéressante : la question de la virilité.

Chez les femmes : poils = sale = moche = caca alors que chez les hommes : poils = fort = viril.

Arrachez un poil d’homme et un poil de femme et regardez-les attentivement… Séparés de leur propriétaire, ils ne sont pas très différents l’un de l’autre… Et pourtant il est indésirable chez la femme et (éventuel) objet de désir chez l’homme. Alors je vous le demande, les poils féminins ont-ils mérité ça ? N’est-ce pas presque de l’eugénisme ? ça me fait penser à cette merveilleuse chanson (tirée de la comédie musciale « Chienne ») :

A ce titre, un commentaire trouvé sur un forum dans un sujet sur l’épilation intégrale est édifiant : « personnellement je suis POUR malgré que ce ne soit pas très agréable à se faire faire!!!
j’aime pas les poils sauf sur mon homme!! Lol »

Heu ouais… non, pas « lol »… Elle vient de reconnaitre en deux lignes l’inégalité fondamentale existant entre les deux sexes. Non seulement on laisse les hommes tranquilles sur la plupart des points pour lesquelles on culpabilise les filles, mais on les encourage même. Car oui, il existe des filles qui n’osent pas aller à la piscine ou à la plage parce qu’elles ne sont pas parfaitement épilées… Alors qu’une barbe de trois jours, non seulement ce n’est pas grave, mais en plus ça a un côté sexy.

Mais, heureusement (?), le marketing est là pour nous sauver et culpabiliser à petit feu les hommes sur une pilosité jugée « excessive ». Fini les poils de dos s’ébattant joyeusement dans la brise légère…

Alors on peut dire un grand merci à Gilette qui donne des conseils aux pauvres garçons qui ne savent pas comment faire pour que leurs bourses ressemblent au crâne de Barthez.

Moment phare de ce petit mode d’emploi : “when there’s no underbrush, the tree looks taller” ce qui signifie (pour ceux qui ont du mal avec la langue de Pippa) : “L’arbre semble plus grand quand il n’a pas de fougères à son pied”. Belle métaphore, isn’t it ?

Ainsi, se créent deux sortes d’hommes : les bûcherons, qui taillent la forêt pour avoir de grands arbres forts et puissants (et des chemises à carreaux)

et les Bon sauvages, qui veulent vivre en harmonie avec la nature et avoir le moins d’impact possible sur elle.

Cette image est la preuve qu’on peut avoir l’air sauvage et viril habillé en rose…

Dans notre société de l’image, les femmes aussi sont nourries de corps imberbes et en viennent à penser que c’est là la normalité.

voilà, c’est tout à fait normal de trouver un homme en slip Léopard (et exempt de tout poil) dans sa voiture

Ainsi, à part celles qui aiment appeler leur mari « mon barbare », un nombre croissant de filles se mettent à préférer les bucherons :

Quelques témoignages (toujours tirés du sondage) :

« Après tout pourquoi pas ? De plus en plus d’hommes s’épilent le dos, les aisselles, le torse etc. c’est plus ou moins dans la continuité des choses »

 « Je considère ça comme une invitation à m’intéresser à l’endroit épilé. Comment veulent-ils qu’on s’occupe de la zone/ qu’on leur découvre de nouvelles zones érogènes si on se prend des poils entre les dents au moindre coup de langue ? »

Là où Gilette fait très fort, c’est en transformant un geste qui pourrait paraître aux plus virulents des bons sauvages comme une atteinte à leur nature d’homme viril, en une aventure (les aventuriers des poils perdus ? ). Aurez-vous assez de couilles pour vous  les raser ? Oserez-vous relever ce défi ? (« challenge accepted »).

Mais lorsqu’ils auront vaincu l’adversité, qu’ils auront contourné tous les obstacles liés à la forme inappropriée de cette partie du corps, les hommes seront sans doute déçus… Parce que les filles ne s’extasieront sans doute pas, auront l’air de trouver ça normal… Bienvenus dans la vie des femmes…

Doit-on pour autant souhaiter que les hommes rejoignent les femmes dans la pilophobie ?

Nouvelle devinette (les plus malins d’entre vous connaissent déjà la réponse s’ils ont lu attentivement l’article précédent) :

J’ai un corps lisse, musclé, bronzé et un sourire colgate…

Je suis-je suis-je suis : KEN !

Un corps parfait bien sûr c’est attirant (quoique je connais un autre Ken bien plus fantasmant que celui-là mais voilà que je m’égare…) mais fichtre zut personne n’est parfait !

Essayons de gommer certains défauts (poils au dos), ceux qui vraiment nous complexent (poils aux fesses) mais n’allons pas dans les extrêmes (poils à l’aine)…

PS : reste la question fondamentale que tout le monde se pose : Qu’en pensent les unijambistes ?

S’ils n’ont qu’une jambe, ils n’en ont pas moins deux testicules, donc le problème devrait être le même pour eux que pour les autres hommes. Cependant, déjà que cette pratique semble être acrobatique pour ceux qui ont deux jambes, je vous laisse imaginer avec une seule. Donc, que les unijambistes se rassurent, ils peuvent laisser leur entrejambe en paix, on leur pardonnera.

Enquête intégrale et boules à zéro (2)

24 Juin

Si vous avez raté le début, c’est par ici.

Partie 2 : La secte de l’intégralisme

Pour commencer, étudions de plus près le phénomène de l’épilation intégrale et les différentes écoles de pensées qu’il a engendrées : d’un côté,  les Intégralistes (suppôts religion rigoureuse qui veut entrer en Djihad contre tout poil rebelle) et de l’autre les Pilophiles, êtres étranges et déviants qui osent aimer les poils (à classer au même titre que les zoophiles, les nécrophiles et les philatélistes).

Mode Intégrale

Ce qui est très intéressant dans les réponses que j’ai eues au sondage, c’est que la plupart de celles qui affirment pratiquer l’épilation intégrale parce qu’elles trouvent cela plus beau et plus hygiénique y voient également un effet de mode. Cela revient à peu près à dire : Je trouve que se laver les dents les rends plus propres et donne meilleure haleine mais je pense que c’est un effet de mode et que ça passera…

Cela montre la complexité de la question… Mais elle est d’autant plus importante que l’épilation intégrale peut être à terme irréversible (sauf si vous avez comme moi des poils mutants et/ou de origines portuguaises). Verrons-nous donc un jour des femmes se faire des implants pour retrouver la toison (pas d’or) qu’elles ont perdue ?

Une idée largement partagée est que notre espèce évolue vers une pilosité de plus en plus réduite. Et pourtant, un bref horizon géographico-historique montre que cette vision est loin de la réalité :

En Egypte, en Grèce et dans l’Empire romain, les femmes (en particulier dans les hautes sphères de la société) s’épilaient ou se rasaient le pubis…

En Europe, dans les années 20, les femmes se sont libérées de leur corset et sont devenues plus audacieuses.  A cette époque, est née la mode de la Bush-coiffure, à savoir la mise en plis des poils pubiens. Donc dans les années 20, bigoudis au kiki = Sexxyyy !

C’est seulement dans les années 60 que  l’explosion du libertinisme et de la pornographie fait réapparaître l’épilation intime. Et encore, en parallèle, émerge le mouvement hippie où les filles nues de Woodstock sont toutes de poils vétues.

Pour les Indiens, l’épilation des parties intimes est un élément essentiel de l’érotisme alors qu’en Corée l’implant de poils pubiens est courant car c’est un signe de fertilité.  De même, au Japon, des perruques spéciales répondant au doux nom de « Fleur nocturne » font fureur parmi la jeunesse qui estime ne pas être assez fournie en poils et ce en raison de leur âge et de leurs origines (*). Vous vous dites sans doute : ils sont fous ces chinois…

Mais détrompez-vous, l’europe a connu par le passé de telles « moumoutes à foufoune » au XVIème siècle. Desmond Morris en parle dans son livre The naked Woman : « Les perruques pubiennes étaient décorées avec des bijoux, des fleurs, ou de rubans colorés. […] Il y a des preuves qu’elles furent populaires au XVIe siècle. On a appris leur existence d’une manière inattendue. Le corps assassiné d’une marquise française avait été abandonné dans une rue, les parties génitales délibérément exposées.  Là, pour que tout le monde puisse le voir, se trouvait sa perruque pubienne « ornée de rubans à frange de toutes les couleurs ». Il semble que le roi de France insistait pour que les dames de la cour restreignent la splendeur de leurs robes. Elles obéirent à leur monarque, mais compensèrent cette obligation en portant des décorations à la mode en dessous.[…] »

Palpitant  non ?

L’épilation est donc une question fondamentalement sociale. Nous pensons souvent que les poils sont voués à être bannis mais qui aurait pu dire il y a quelques années que la moustache reviendrait à la mode ? et le gilet pour les garçons ? et la combinaison à fleurs ? Ce qui nous parait laid aujourd’hui parce que nous sommes conditionnés à penser comme ça ne le sera peut-être plus dans quelques années.

Véhiculée par les magazines, les films pornos et la publicité, l’idée se répand que vous n’êtes attirant que de façon inversement proportionnelle à votre pilosité. Vous êtes donc conditionnés.

Le marque « Veet » a d’ailleurs tenté de faire entrer le plus tôt possible dans la tête des filles que poils rebelles = fille remoche. Le site a fait scandale et a dû être fermé mais le clip est encore visible (attention, le risque de vous retrouver avec cette chanson débile dans la tête est élevé) (**).

On vous inculque donc que si vous êtes épilée, vous êtes plus attirante, que c’est plus beau et plus propre.

Venue des pays chauds où des vêtements plus légers sont portés toute l’année, le phénomène de l’épilation se répand toujours plus. Et pourtant, puisque nous parlons de tropical, il me semble important de mentionner que les muqueuses ont besoin d’humidité. Or, celle-ci est retenue par les poils. En résumé l’idéal dans notre culotte est un climat tropical et l’épilation intégrale  s’apparente à la déforestation en Amazonie. Contrairement à l’idée que ce serait plus hygiénique, les poils protègent des bactéries (eh oui, ils ne sont pas là QUE pour vous pourrir la vie).

Bien sûr, il n’est pas nécessaire d’arrêter toute mesure disciplinaire sur vos poils (sinon c’est la fin de l’autorité que vous avez sur eux), mais il faut veiller à ne pas tendre vers le cas extrême du génocide pileux.

Sexualité intégrale : Sexy vs sauvage

La question de la sexualité est au cœur de l’épilation intime. Les détracteurs et détractrices de l’épilation intégrale oscillent entre l’idée que cela ferait « actrice porno » et « petite fille ». Mais c’est sur un autre terrain que se battent les intégralistes :

C’est Eva Longoria qui, la première a fait tomber le tabou dans le magazine américain Cosmopolitan : « « Ca rend le sexe encore meilleur. Croyez-moi. Au début, c’est douloureux de se faire épiler, mais plus on le fait, moins ça repousse. Et c’est trop bien. Je ne jure que par ça. Toutes les femmes devraient essayer au moins une fois. Les nuits d’amour qu’elles connaîtront ensuite les feront recommencer. » Cet avis est confirmé par une des filles ayant répondu au sondage.

Arrivées à ce point vous en venez à regarder votre entrejambe horrifiée d’avoir raté le passage au troisième millénaire (malgré votre collection de sex toys et votre tenue de soubrette)… Et puis, alors que vos poils vous enjoignent d’une bouclette suppliante de les laisser vivre en vous promettant une douleur intense si vous osez les déloger, un doute vous assaille.

Ils sont bien là pour quelque chose au départ non ? Et puis, dans un monde polissé, quelques poils ne sont-il pas un petit poil de folie qui nous reste ?

Certains considèrent qu’avoir des poils aujourd’hui, c’est faire de la résistance face à un conformisme aseptisé. C’est le cas de Stéphane Rose  dans son livre « Défense du poil – Contre la dictature de l’épilation intime ». (vous pouvez lire ici une interview de cet auteur.  En passant, vous pourrez admirer le tableau « l’origine du monde » de Courbet, qui nous amène à réfléchir sur ce fameux lien : poils et sexualité).

Cette idée me plait parce qu’elle est totalement en adéquation avec la ligne de pensée de ce blog.

Il faut d’ailleurs se méfier des forums où les Intégralistes, toutes à leur ardeur religieuse tendent à dissimuler la douleur de la pratique derrière une extase promise.

D’ailleurs, quand on interroge les garçons sur le sujet, on découvre qu’ils ne sont pas tant influencés que ça par le conformisme érotique des films pornographiques. De  « c’est dégueulasse » à « j’aime les chattes poilues »,  en passant par : «  l’épilation intégrale de change rien pour moi, je porte la moustache », beaucoup de garçons ont montré leur rejet de cette pratique.  A noter un témoignage surprenant : « Pas de repère velu dans le noir c’est chiant ». Cela rejoint l’idée que les poils pubiens d’une femme, au même titre que sa poitrine sont un signe de sa maturité sexuelle. Une femme (très très trèèèès schématisée)

D’autres garçons y sont plus favorables : du laconique « ok. Agréable »ou « Plus propre »au « c’est beau esthétiquement, ça permet d’avoir des sensations et des fantasmes, mais c’est risqué » avec une mise en avant de la  « sensualité de la peau lisse ».

Le match se solde à un 3 « pour » ce genre d’épilation et 5 « contre ». Cela est d’autant plus important que 3 filles ont pratiqué l’intégrale sur demande de leur copain et 6 filles se sont dites prêtes à le faire si leur copain le leur demandait.

Et c’est là que la question devient grave. Est-ce que les femmes se sont battues pour sortir de leur rôle de mère au foyer pour tomber dans celui de Bimbo ?

D’ailleurs, il faut chercher à voir plus loin que la seule question de l’épilation, puisque si nous suivions tous les dogmes censés créer le prototype de l’individu attirant, qu’est-ce que cela donnerait ?

Petite devinette :

Je n’ai aucun poil et suis perpétuellement bronzée, j’ai les cheveux longs et soyeux, la taille fine, Pas de ride, pas de graisse, pas de cellulite, des gros seins (refaits ?) hauts, agressifs  et des lèvres pulpeuses…

Je suis-je suis-je suis : Barbie bien sûr !

(promis, on parlera de Ken dans le prochain article)

Intégraliste ou Pilophile, je laisse chacune (et chacun) choisir son camp mais j’espère vous avoir donner des éléments pour réfléchir un poil plus loin que le bout de votre pince à épiler.

Si vous voulez connaître le côté masculin du phénomène pilophobique, c’est par là.

~*~

(*) ces informations palpitantes sont tirées d’un site de haute propagande intégraliste. (http://www.feminin-masculin.com/Epilation-intime.html)

(**) Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire le très bon article de Rue 89 sur le sujet : http://www.rue89.com/rue69/2011/05/06/epilation-integrale-critique-veet-coupe-son-minou-tout-doux-202689

Enquête intégrale et boules à zéro (1)

23 Juin

Partie 1 : comment la science s’invite dans vos culottes

Avant toute chose, quelques mots sur l’enquête exclusive qui a permis la rédaction de cet article :

Elle a porté sur la population hautement représentative de 32  personnes (soit presque la totalité de la population française) dont 19 femmes,  10 hommes, et 3 plantes vertes (ça, c’est pour la représentation des minorités). Ils et elles ont accepté de baisser leur culotte pour faire avancer les connaissances scientifiques et je les remercie vivement. Je suis particulièrement à reconnaissante à ceux qui ont pris le temps d’écrire des commentaires, qui ont permis d’éclairer ce qui se passe dans leur tête, en plus de ce qui se passe dans leurs sous-vêtements.  La population étudiée avait une moyenne d’âge d’environ 20 ans (avec aux extrêmes une plante verte de 3 ans et un homme de 42 ans).

Cette étude s’est accompagnée d’un entretien qualitatif avec une esthéticienne (admirez ce professionnalisme), qui a permis d’avoir quelques informations supplémentaires.

Les résultats de l’enquête seront partagés en plusieurs articles à venir : l’un relatif à l’épilation intégrale et l’autre au rasage des testicules.

La diversité des réponses montrait une palette d’avis très différents et je pense que si on avait mis tous les sondés dans une pièce, le débat aurait ressemblé à une dispute générale du village d’Astérix (« Comment ça pas frais mon maillot ? »)

Alors, pour tenter d’y voir plus clair j’ai fait des recherches poussées sur internet et je vais tenter de vous donner des éléments de réflexions. Préparez-vous à voir votre entrejambe sous un jour totalement nouveau (et sans même pratiquer un rasage ou une épilation intempestive).

Personnellement, en lisant les forums, puis des articles sur le sujet et enfin des études sociologiques de plus en plus sérieuses, je suis passée du sentiment dérangeant d’être une des dernières dinosaures à n’avoir pas essayé l’intégrale, à l’idée que nous devons reconquérir le droit à la pilosité. (« j’ai fait le rêve d’un monde où toutes les filles pourront porter la moustache sans qu’on les appelle monsieur»)

Des questions métaphysiques se posent :  Pourquoi je trouve les poils adorables sur un petit lapin et repoussants sous l’aisselle de ma voisine de pallier ? Pourquoi j’aime caresser les poils longs et bouclés sur les jambes de mon copain (quel copain ? oui bon c’est une abstraction, c’est l’image conceptuelle du copain c’est…, bon j’arrête de chercher à me justifier et vais acheter une barquette de glace pour la manger en pleurant et en chantant « all by myself » devant une comédie romantique)  mais m’évertue à arracher les miens ? Qu’en pensent les unijambistes ? (cette dernière question m’a été posée au cours du sondage et je promets de tenter d’y répondre)

Comme je vous l’ai dit dans un précédent article, nous sommes conditionnés à penser que poil = sale = moche = caca. La preuve avec ces sous-vêtements soo sexxxy !

(à vendre sur : http://www.missandladysboutique.de/)

Vous allez également adorer ces œuvres d’artistes finlandais (Nutty Tarts).

Un des commentaires recueillis lors de l’enquête me semble particulièrement approprié ici : « Miam » !

Je sais que vous mourrez d’envie de vous acheter des vêtements comme ceux-ci. C’est le « Must Have » cet été sur la plage) ! Je vous donne donc le lien pour vous en procurer :

http://www.core77.com/blog/object_culture/hairy_underwear_goes_on_sale_in_helsinki_16262.asp

Et en même temps cela nous amène à nous interroger sur notre conditionnement à la Phanérophobie (oui j’enrichis votre vocabulaire : cette phobie est la peur des poils)… mais que j’ai décidé d’appeler la pilophobie et la pilophilie parce que je viens de la région de Ségolène Royal et ai donc droit de pratique des innovatudes de langage !

Pour la suite c’est par ici pour ce qui  concerne l’épilation intégrale, et par là pour ce qui concerne le rasage des testicules.

Les loosers contre-attaquent

13 Juin

Le gros titre du dernier GQ : « la revanche des loosers », m’a immédiatement intriguée. J’ai résisté quelques temps puis j’ai fini par l’acheter.

Pourquoi étais-je si intriguée ? La raison est simple. Si vous vous souvenez bien des parallèles établis dans entre Glamoule et Glaboule, l’équivalent masculin de « Soyez Belle » est « Soyez un Winner ». Donc titrer « La revanche des looser » sur un magazine masculin équivaudrait, pour un magazine féminin, à titrer : « La revanche des moches ». Impensable ? plutôt oui.

L’article ne m’a pas déçue, allant jusqu’à répondre lui-même aux critiques que je formulais mentalement au cours de ma lecture. J’étais d’autant plus satisfaite qu’un des encadrés était de Maïa Mazaurette, l’une de mes déesses bloguesques. Je ne vais pas paraphraser l’article mais essayer d’aller plus loin dans la réflexion sur le sujet.

L’idée générale de l’article, basée sur le succès de certaines séries comme the big bang theory , de Philippe Katherine ou d’acteurs comme Zach Galifianakis, le « gros » de « Very Bad trip » (je dis « gros » en souvenir du mémorable « the funny guy fall on his face » du film). Les loosers nous font rire, ils sont attachants parce qu’ils ont des faiblesses, au point qu’on en vient à se dire qu’on préférerait vivre avec avec un looser sympathique qu’avec un parfait-qui-se-la-pète…

Si nous n’aimons pas les gens trop parfaits, les winners de tous les instants, c’est qu’ils nous renvoient à nos propres insuffisances. Ceux qui nous sont présentés dans les magazines et les médias nous agacent (cf : Brangelina et leur colonie d’enfants) et ceux que nous connaissons nous font ressentir un certain malaise.

Si c’est un ou une amie à la réussite amoureuse parfaite, on s’inquiète du propre désastre sentimental de sa vie.  Si c’est un ou une amie à la réussite académique parfaite, on se demande pourquoi on n’arrive même pas à dégoter un stage comme caissière chez Symprix.  Et le pire : si est en couple avec cette personne parfaite, on se demande ce qu’il nous trouve et on a peur de se le ou la faire piquer.

L’avantage d’avoir des copains qui sont des loosers, c’est qu’à côté on a l’air d’avoir réussi. De même que quand une fille s’entoure de copine moches, elle a l’air relativement beaucoup plus belle. Mais il y a un fil ténu entre sexy-loose et dead-line-loose : un mec qui soit un peu un looser et qui ne se prenne pas trop au sérieux, ça passe et c’est même recommandé, mais un mec qui se complait dans une loose internationale comme mode de vie, c’est un peu rebutant.

Sexy-loose (on sent le potentiel)

dead-line loose

Vous sortiriez vraiment avec l’un des plus grand rois de la loose, un individu jamais égalé dans la loose intégrale, j’ai nommé : Clément le No-life ? (ça me fait d’ailleurs penser à un autre looser célèbre : cliquez ici pour savoir l’identité de ce looser mystère).

Les histoires des loosers sont souvent drôle car c’est dans les ratages que nait le comique : une preuve très simple : le succès de vidéo gag ou du site vie de merde.

Partout, les héros ne sont jamais nos personnages préférés. Ce sont souvent leurs acolytes : que serait Tintin sans le capitaine Haddock ? Mickey sans Donald ? et ainsi de suite, ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Mais si on regarde bien le scénario, il y a un léger bémol à cette histoire : ce n’est jamais le looser qui se tape la superbe blonde-platine-héroïne à la fin. Il nous attendrit mais il ne choppe que rarement. Ou alors, c’est qu’il s’est transformé au cours du film de looser en Winner (parce que la loose c’est la Win quand tu sauves la planète sans le faire exprès).

Là je sens que je vous perds un peu donc je vais vous donner un petit exemple :

Sans aller jusqu’à un scénario à la Jack looser qui en 1h30 chrono sauve la planète d’une invasion extra-terrestre alors qu’il était chômeur, séropositif et que sa femme venait de la quitter pour son banquier : un exemple de scénarios palpitant pour l’étude de la Win et de la loose celui d’une comédie romantique américaine.

Scénario type :

Le film commence sur l’histoire de Jake. Il est célibataire, porte de grandes lunettes et des cravates avec des Marsupilamis.

On ne sait pas trop ce qu’il fait dans la vie, mais il travaille dans un grand espace avec plein de box-bureaux. Son voisin de bureau est le type même du looser (mais sympathique) et son patron est la figure même du Winner-au-sourire-colgate-qu’on-a-envie-de-frapper-au-visage. Une dichotomie se crée immédiatement dans l’esprit du spectateur : Jake et Dick (son voisin de bureau et meilleur ami) = gentils et le patron = méchant.

Le patron convoque Jake dans son bureau et lui annonce qu’il est viré pour des raisons obscurément économiques, tout en matant les fesses de sa petite secrétaire qui range des dossiers, et alors que trône sur son bureau la photo de sa famille parfaite (une femme bien sous tous rapport- trois enfants sains et beaux- et le chien Fido). Dans l’esprit du spectateur, le verdict est ancré : Patron = libidineux bellâtre.

Scène suivante : Voilà Jake sur le trottoir avec sa plante verte dans les bras et un carton dans l’autre, tel un employé de Lehman Brothers découvrant les abîmes de la loose. Alors qu’il marche indifférent au monde qui l’entoure, il entre en collision avec Janet, journaliste de mode qui, bidouillant son smartphone n’avait pas prévu qu’un idiot serait là à flâner au milieu de tous ces gens pressés. Au passage elle se renverse son café dessus et commence à incendier le pauvre Jake, dont ce n’est décidément pas la journée. Elle a l’air de penser que c’est vraiment un looser et pourtant le spectateur avisé sait déjà qu’ils finiront ensemble à la fin.

Pour se faire pardonner, dans l’accès de folie du looser qui n’a plus rien à perdre, Jake propose à Janet de l’inviter le soir au restaurant pour se faire pardonner.

Suit la scène où il parle à son meilleur ami de son idée stupide et projette même de ne pas y aller. Et bien sûr la scène où Janet raconte la scène à sa meilleure copine. On y apprend que Janet ne tombe que sur des salauds (une équation savante se fait alors dans la tête du spectateur : salaud = patron = winner alors que Jake = brave type = looser). Sa copine, qui elle aussi semble déjà savoir que Jake et Janet finiront ensemble à la fin, lui conseille d’essayer quand même. Qu’elle n’a rien à perdre.

Le dîner est une catastrophe. MAIS, ils se recroisent par hasard par la suite dans un endroit totalement improbable. Par exemple, à la garden party qui a lieu chez le père du nouveau salaud qui sort avec Janet et chez qui Jake s’est fait engager comme jardinier. Pour jardiner il a enlevé ses lunettes, la sueur a fait partir la gomina de ses cheveux et la chaleur lui a fait dévoiler son torse musclé et il est vraiment sexy (alors qu’on ne s’en doutait mais alors paaaaaas du tout (les lunettes cachaient très bien qu’Ashton Kutcher était un dieu)). Janet est troublée quand elle le reconnait, elle est gênée et elle fait semblant de l’ignorer. Lui est tout décontenancé et coupe la tête de la licorne en buissons qu’il était en train de réaliser dans une scène hautement comique (c’est la loose).

Le soir, ils se retrouvent l’un en face de l’autre par hasard. Janet vient de quitter la chambre où elle s’est disputée avec son nouveau salaud parce qu’il l’a trompée avec sa secrétaire. Elle voulait s’isoler pour pleurer, est mal coiffée, son maquillage a coulé… Jake lui parle, lui dit qu’il n’a pas arrêté de penser à elle, que l’autre est vraiment un connard, sèche ses larmes du bout de son pouce [petite musique romantique – soleil couchant], qu’elle est si belle. Elle lui répond que personne ne lui a jamais dit qu’elle était belle… et c’est à ce moment précis que Jake se transforme en Winner. Pas le winner-trader de Wall-street ,mais le Winner-charmeur qui finira avec l’héroïne.

Plusieurs scènes s’enchaînent. Au début on croit qu’à partir de là tout va bien se passer mais un évènement perturbateur vient tout remettre en cause : elle arrive chez lui à l’improviste et le trouve endormi, attaché à son lit par des menottes roses en fourrure. Il se réveille la voit qui, ulcéré s’en va, et lui crie « je peux tout t’expliquer ». Même le spectateur est déçu et se dit qu’en devenant un Winner, Jake à renoncé à ses vraie valeurs…Ensuite, Janet se lamente sur les genoux de sa meilleure amie tandis que lui entre en dépression, ne se lave plus et reste devant sa télé toute la journée à manger des chips. La meilleure amie va chez lui pour lui dire en secret que Janet l’aime encore et elle y rencontre Dick qui était venu tenter de raisonner Jake.

Jake part à sa recherche, mais elle est partie se promener sous la pluie battante (en petite robe à fleurs parce que sinon c’est beaucoup moins agréable de se promener sous la pluie dans la nuit et par un froid glacial). Il finit par la retrouver. Tous les malentendus sont alors levés : Si elle l’a trouvé attaché au lit avec des menottes en fourrures, c’est parce qu’il avait postulé pour un test de marchandise sur internet et qu’après avoir essayé de les fermer, il a malencontreusement lâché la clef. S’ensuit une déclaration d’amour qui se clôt bien sûr sur un baiser langoureux.  Là le spectateur est content, ému, réconcilié avec la nature humaine.

Pour finir, il y a l’épilogue où tout le monde est heureux.  Souvent au cours d’un barbecue du dimanche ressemblant étrangement à une pub pour Fleury Michon.

En fait, le vrai looser de l’histoire, ce n’est pas Jake, c’est plutôt le patron. Telle est la morale de ce conte philosophique.

Mais, qu’en est-il du meilleur ami ? Il a joué les entremetteurs mais à la fin de l’histoire, c’est quand même le héros qui finit avec l’héroïne. N’est-ce pas lui le vrai looser ?

Pas si sûr. La meilleure amie regarde attrendrie les deux héros batifoler dans les pâquerettes. Mais cette  scène cucuesque à souhait la renvoie tout à coup sa propre solitude. C’est alors qu’elle tourne la tête et voit le meilleur ami du héros en train de se débattre avec un parasol. Il la regarde en haussant les épaules avec un air coquin et on sent que ces deux chenapans vont finir ensemble. Le looser finit donc avec la meilleure amie (moche) de l’héroïne. C’est le compromis parfait, ça ne bouleverse pas les schémas traditionnels et les idées reçues  : le vrai Winner (le Winner au cœur pur) avec la belle, le looser-sympathique avec la moche-marrante…

En parlant de moche, qu’en est-il de la « revanche des moches » pour les filles ?

Comme pour le looser, il y a une limite entre le diktat d’une beauté désincarnée et la négligence. L’idéal (qui existe au masculin est le suivant) : S’en foutre d’être belle ou pas. Autrement dit : vivre, s’amuser, chanter… Une telle fille aura en fait beaucoup plus de chance de séduire qu’une fille qui est belle, le sait et le fait sentir.

J’ai remarqué que, paradoxalement, ce sont les jours où j’étais, de mon point de vue, dans les sous-bassements de la sexitude, que j’ai eu le plus de succès auprès de nos congénères masculins. C’est sidérant d’être habillée n’importe comment et de sauter partout et de s’entendre dire qu’on est la plus jolie fille de la soirée (ce qui j’avoue est un compliment à prendre avec des pincettes mais qu’importe).

Je pense avoir trouvé une explication à ce paradoxe : Quand une fille s’est fait belle, porte une jolie robe etc, elle va soupçonner les garçons de n’en avoir qu’après son décolleté plongeant. Étant esthétiquement plus sexy, elle va être dans son attitude beaucoup plus réservée. Elle le sera d’autant moins qu’elle aura peur de passer pour une allumeuse. Inversement, quand une fille sait que son sex-appeal est plutôt limité, elle va plus se lâcher. D’ailleurs mieux on est habillées moins on est à l’aise généralement (cf : robe bustier + talons = le cocktail qui tue).

Attention, je ne vous incite pas ici à aller en boite habillée comme un sac (quoique, après tout, faite bien ce que vous voulez !), l’essentiel, c’est avant tout d’être à l’aise. Là est la nuance. Plutôt qu’une femme fatale, soyez « Charmante » (expression au combien à la mode chez nos congénères masculins, qui mériterait bien un article entier…).

De plus, être trop parfait(e), c’est se laisser peu de marge de manœuvre. Être parfait, c’est créer des attentes et donc des la possibilité d’un échec. Quand on pense que l’échec ira de soi, on a toutes les chances d’être agréablement surpris.

Echouez gaiement ,les amis, et votre vie se transformera peut-être un jour en pub Fleury Michon !

Prenez-en de la graine bande de grosses !

5 Juin

C’est bientôt l’été. J- 12 avant le maillot, tous les magazines sont là pour vous le rappeler.

Après vous être savamment épilée, reste le facteur crucial : avoir une silhouette de rêve pour entrer dans ledit maillot. Tous les magazines féminins vous conseillent alors un régime. Parce que vous êtes grosse, fatiguée, vieille, moche et déprimée MAIS en consommant des feuilles de carotte à chaque repas, tous vos soucis s’envoleront.

Le programme du régime change bien sûr régulièrement puisque chaque régime se doit d’être révolutionnaire (pour masquer le fait que le précédent ne marchait absolument pas.) : à base de graines de melon, à base de graisse de lama déshydratée, à base de concentré de litchi à tous les repas…

Donc la plupart du temps des aliments chers, peu nourrissants et introuvables.

Pour vous empêcher de commettre un impair et vous faciliter la vie, on vous communique souvent un petit menu à suivre à la lettre :

Exemple de la journée type :

Petit déjeuner : Une cuillère de yaourt 0% dans trois grains de muesli et une infusion de racines de bambous et de crottes de lapin.

Déjeuner : un petit pois et un grand verre d’eau.

dîner : Quinoa Bio du Tibet inférieur mastiqué par des chèvres de montagne (20g) et un quart de tranche de jambon bio dégraissé et déshydraté et en dessert trois amandes.

Et bien sûr, des feuilles de carottes sans modération. (ça c’est pour vous faire croire que ce n’est paaaas du tout contraignant puisque : « dès que j’ai un petit creux, si le petit pois du midi me laisse encore un peu de place, je grignote une feuille de carotte ! »).

Malgré ce menu complet et équilibré, il peut vous arriver, morfale que vous êtes, d’avoir encore faim. Et vous vous dites qu’après une semaine à manger des graines, vous pouvez bien vous offrir une petite gourmandise pour vous récompenser de vos efforts.

Vous allez donc vous acheter une glace magnum XXL-double chocolat-confiture-beurre-de-cacahuète-nappage caramel-supplément chantilly. Vous le dévorez dans un grand moment d’extase culinaire et de plaisir coupable.

exemple type de publicité mensongère –> geeenre elle mange des magnums ! … peut-être qu’il est au  quinoa et feuilles de carottes…

Résultat = vous êtes toujours grosse(voire vous avez pris du poids), vous êtes triste de vous être privée d’apéro et de barbecue tout l’été et en plus vous culpabilisez.

Bon alors déjà, si vous mangiez équilibré au lieu de vous empiffrer en cachette, peut-être que vous perdriez du poids. D’où mes conseils pour cet été :

Mon menu minceur :

Petit déjeuner : Deux grandes tartines de Nutella, un thé et un jus d’orange

Déjeuner : Une salade de pâtes avec des tomates, du chèvre, du concombre, du maïs, du surimi etc

Dîner : Une omelette lardons-crème fraiche-gruyère avec un peu de salade

Mais dans une optique « manger-bouger », vous devrez avoir fait du « beach ping-pong » avant de manger. Et ensuite arrêtez de vous comparer aux pouffiasses Top-models anorexiques et retouchées des magazines et assumez votre corps tel qu’il est. Si vous l’aimez et le traitez bien, il vous le rendra, si vous le traumatisez à coup de feuilles de carottes, il se vengera.

Prenez-en de la graine !